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Les urgences médicales non hospitalières : rôle des taxis VSL dans la continuité des soins
Les urgences saturées, le quotidien des malades
Un soir d'hiver, l'hôpital de Lille déborde : couloirs encombrés, brancards alignés, personnels épuisés. Cette scène, mille fois répétée, résume l'état des urgences en France. Mais loin du chaos visible, il existe un autre réseau, discret, qui absorbe une partie de la pression : celui des taxis VSL. Ces véhicules transportent chaque jour des malades vers leurs séances de dialyse, leurs consultations de suivi, leurs soins périodiques. Sans eux, combien finiraient par se retrouver, faute de solution, dans les urgences déjà saturées ?
Le rôle invisible du transport médical
On parle rarement du VSL dans le débat public. Pourtant, il joue un rôle clé dans le suivi médical : éviter les retards de traitement, maintenir les rendez‑vous réguliers, sécuriser les trajets de personnes fragiles. C'est un maillon du réseau sanitaire, mais un maillon invisible. Aucune caméra ne filme ces allers‑retours entre domicile et hôpital, aucune statistique officielle ne mesure la pression évitée. Et c'est bien là le problème : ce service essentiel est ignoré parce qu'il ne produit pas d'images spectaculaires.
La reconnaissance qui manque
Si l'on admet que le taxi VSL contribue à désengorger les urgences, pourquoi n'est‑il pas reconnu à sa juste valeur ? Les chauffeurs témoignent : pas de valorisation particulière, peu de financements adaptés, et une organisation souvent chaotique où ils doivent jongler avec des plannings intenables. On demande aux VSL d'assurer une continuité des soins, mais on les traite comme de simples prestataires de transport. L'écart entre l'utilité réelle et la reconnaissance institutionnelle est abyssal.
Une organisation à repenser
Le système actuel repose sur une logique curative : on gère les crises aux urgences, au lieu de renforcer les dispositifs qui les préviennent. Pourtant, investir dans le transport médical conventionné, c'est investir dans la prévention. Des tournées mieux organisées, un financement clair, une intégration formelle des VSL dans les parcours de soins permettraient d'éviter une partie des engorgements. Mais la volonté politique reste timide, comme si la continuité était secondaire face au spectacle permanent des urgences débordées.
Redonner sa place au VSL
Ce n'est pas un luxe, c'est une nécessité. Tant que le taxi VSL restera sous‑financé et sous‑estimé, la pression sur les urgences ne fera qu'augmenter. Le transport médical conventionné est une soupape, mais une soupape fragile, que l'on use sans gratitude ni stratégie. Redonner à ce service la place qu'il mérite, c'est reconnaître que le soin ne commence pas dans le couloir d'un hôpital, mais dès la porte du domicile du patient.